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Aurillac Auto Expertise - L’électronique automobile en pleine mutation

Le congrès CESA 5.0 organisé par la SIA (Société des Ingénieurs de l’Automobile) a été notamment l’occasion de faire le point sur l’évolution technologique de l’électronique face aux nouveaux enjeux de l’industrie automobile.

Rémi Cornubert, de la société d’études Advancy, a annoncé que de nombreux challenges attendent l’architecture électronique à l’horizon 2025 dans 4 domaines récents ou à venir :

  • Un des challenges majeurs est le développement des véhicules autonomes, qui doit inévitablement introduire de l’intelligence artificielle dans les programmes. La consommation électrique, la sécurité et l’homologation des fonctions sont également des défis forts.
  • L’introduction de la connectivité haut débit pose le problème crucial de la protection contre les cyberattaques. La mise à jour des programmes à distance et la communication entre véhicules et avec les infrastructures sont à développer. De nouvelles interfaces telles que les commande vocale et gestuelle sont à intégrer.
  • L’électrification impose une électronique de forte puissance où masse et encombrement doivent être réduits. Son coût, ainsi que celui de la batterie, devront être abaissés.
  • La mobilité partagée demande une grande intégration de multiples dispositifs et doit être sans faille.

De nouveaux systèmes sont également attendus : écrans remplaçant les rétroviseurs, recharge sans fils des véhicules électriques, lidar-scanner sans pièces mobiles (solid-state), cartographie haute définition, réseau 48 V, etc.

Depuis quelques années, les architectures électriques/électroniques (E/E) sont constituées d’un réseau multiplexé en Bus CAN reliant 60 à 80 calculateurs. Les plus récentes font appel à un réseau centralisé (backbone) en communication Ethernet pour une plus grande rapidité et transitant leurs données à 80 ou 100 calculateurs via 2 lignes FlexRay et 6 Bus CAN. La programmation d’un véhicule routier atteint actuellement 100 millions lignes de codes, soit 15 fois plus que celle d’un Boeing 787, et les faisceaux nécessitent plusieurs centaines de connecteurs.

Rémi Cornubert indique que l’architecture E/E va évoluer considérablement afin de répondre aux nouveaux enjeux : « Une meilleure intégration est nécessaire. Le réseau centralisé Ethernet ne reliera plus que 4 ou 5 calculateurs hautes performances, via un Bus CAN pour chaque zone, et environ 60 actionneurs ou capteurs eux-mêmes dotés de leur calculateur. » Ce développement est estimé pour 2020, donc très prochainement.

Il donne également quelques orientations d’une prochaine évolution : « L’architecture E/E devra pouvoir communiquer avec l’extérieur en toute sécurité grâce à des passerelles centralisées (gateway), elle devra pouvoir intégrer un système de « cloud » plus un service en ligne et son réseau matriciel CAN sera remplacé par une architecture à service orienté (SOA – Services Oriented Architecture). »

Selon la stratégie de chaque constructeur, plusieurs domaines tels que les ADAS, le confort/habitacle, la propulsion ou la connectivité pourront être combinés. Il est aussi possible qu’un véhicule n’embarque plus que 2 calculateurs hautes performances.

Source : http://www.auto-innovations.com