Actus à la une

Aurillac Auto Expertise - Aurillac - Accidents, injonctions, rappels… les constructeurs automobiles face au scandale hors-norme des airbags Takata

Le coussin de sécurité mortel a fait une vingtième victime en France. Un automobiliste est décédé à La Réunion, fin novembre, suite aux projectiles métalliques de l'airbag défectueux de sa Seat Ibiza. Dès le 1er janvier, les véhicules en « stop drive » seront recalés au contrôle technique. L'étau se resserre aussi sur Toyota, Volkswagen et BMW, dont la réaction dans le remplacement de l'équipement défaillant est étudiée par la justice.

L'affaire des airbags Takata n'en finit plus d'éclabousser les constructeurs automobiles, et non des moindres. Après la marque Citroën du groupe Stellantis par qui le scandale est arrivé, Toyota est désormais directement visé par les juges français. Le premier constructeur automobile mondial fait l'objet d'une enquête du parquet de Paris. En cause, un éventuel manque de réactivité à remplacer les airbags défectueux.

L'information judiciaire ne s'arrête pas là, puisque Volkswagen et BMW sont également dans le collimateur de la justice.

Le rappel à l'ordre des constructeurs

Rappelons que le gaz de nitrate d'ammonium contenu dans ces coussins de sécurité, se dégrade avec le temps, en particulier dans les régions chaudes et humides, pouvant provoquer des blessures mortelles en cas de déclenchement.

Face à cette situation, l'arrêté du 29 juillet dernier, impose aux constructeurs des rappels élargies et accélérés pour les airbags Takata. Il vise à assurer que les constructeurs assument pleinement leurs responsabilités. Trente-et-une marques étant directement impliquées.

Des mesures d'accompagnement sont prévus aussi, pour les automobilistes concernés. Afin de limiter le plus possible les contraintes engendrées, des solutions de prêt de véhicule, de réparation à domicile ou de remorquage du véhicule, et des délais de remplacement, sont imposés.

Des remplacements jugés tardifs et désorganisés

En parallèle, l'UFC-Que Choisir a lancé une action collective contre Stellantis en France, l'été dernier. Cette dernière souligne des « pratiques commerciales trompeuses, la tromperie aggravée et la mise en danger délibérée de la vie d'autrui ».

Une seconde démarche similaire est menée par Me Christophe Lèguevaques, regroupant près de 3 000 automobilistes. « À partir de 2014, tous les constructeurs mondiaux connaissaient la dangerosité. Ce qui est complètement anormal, c'est qu'on a continué à installer des airbags Takata jusqu'en 2019 », a expliqué l'avocat au micro de RTL.

Enfin, l'association de consommateurs CLCV (Consommation Logement et Cadre de Vie) a lancé également, une action de groupe visant toujours Stellantis. Celle-ci dénonce une campagne de rappel jugée « tardive, partielle, et désorganisée. »

90 % des Citroën C3 et DS3 traitées en France

En première ligne, le constructeur franco-italo-américain a précisé que 70 % des véhicules des marques Citroën, DS et Opel circulant en France, avait été traités, dont 90 % de C3 et DS3. Pour les constructeurs comme les réseaux, le véritable défi est désormais de réussir à intervenir auprès des 10 % à 20 % de clients restants. Un enjeu qui pourrait prendre plusieurs années.

Le dernier accident mortel à La Réunion cet automne, impliquant une Seat Ibiza, rappelle aussi les limites de ces campagnes de rappel.

Quelque 1,7 million de véhicules (toutes marques) sont recensés en France comme devant encore être réparés, dont 1,3 million font l'objet d'une mesure « Stop drive », indique le ministère des Transports. Des modèles qui seront recalés lors du contrôle technique à compter du 1er janvier 2026, si leurs airbags Takata n'ont pas été remplacés.

Source : https://www.auto-infos.fr/